LANCEMENT DU PROJET MUNJA : L’ENTREPRENEURIAT ET LE LEADERSHIP JEUNE FACE AUX RÉALITÉS DU TERRAIN CAMEROUNAIS

 

Le projet MUNJA a fait une entrée remarquée dans l’écosystème entrepreneurial camerounais à travers un premier panel franc et engagé sur le thème : « Entrepreneuriat et leadership jeune : où en est le Cameroun ? ». Tenu dans une ambiance à la fois dynamique et sans complaisance, cet échange a marqué le coup d’envoi d’une initiative ambitieuse, visant à impulser une nouvelle génération de leaders outillés, structurés et solidaires.

ENTREPRENDRE ET RESTER SOI : LES FEMMES FACE AU DÉFI DE L’ÉQUILIBRE

Le panel, largement porté par des voix féminines puissantes, a plongé d’entrée dans une problématique trop souvent ignorée : comment une jeune femme peut-elle concilier ambition entrepreneuriale, pression sociale et choix du conjoint ?

« Il faut d’abord avoir une vision claire. C’est elle qui oriente vos choix, vos sacrifices, et même le choix de votre compagnon », partage une intervenante.

L’idée d’un « recrutement du conjoint » selon les valeurs et la vision de l’entrepreneure a fait sourire la salle, tout en posant une vérité fondamentale : l’environnement familial et affectif joue un rôle clé dans la réussite entrepreneuriale.

CONSEILS AUX JEUNES FEMMES : PASSION, OUI. MAIS STRATÉGIE, D’ABORD !

Le panel a tenu à rappeler que l’entrepreneuriat ne doit pas être un effet de mode, mais un choix aligné avec ses forces, ses compétences et une réelle étude de marché.

Ce qu’il faut retenir :

• Commencer petit si nécessaire (side business, test de marché)
• Identifier un besoin réel et solvable
• Définir un plan d’action même simple
• S’entourer de compétences clés : comptabilité, marketing, production, etc.
• Se former en continu et exploiter les dispositifs publics disponibles

« Il faut arrêter de lancer des projets par passion seulement. Sans connaissance du marché, on se retrouve vite à court de souffle », alerte une participante.

ENTRE OBSTACLES ET DÉBROUILLARDISE : LE QUOTIDIEN DES ENTREPRENEURS

Les échanges ont aussi permis de mettre en lumière les réalités brutales du terrain camerounais, loin des discours embellis.

• Pressions fiscales précoces

Malgré l’existence d’une exonération fiscale annoncée pour les jeunes entreprises, plusieurs témoignages dénoncent son inapplication sur le terrain.

« On vous parle d’exonération, mais dès l’ouverture, la mairie vous réclame taxes et patente comme si vous étiez une multinationale. »

•  Difficulté d’accès au financement

Le sujet le plus sensible : l’argent. Témoignages à l’appui, plusieurs femmes ont évoqué des expériences humiliantes.

« Monter un business plan de 5 millions pour se voir proposer 20%, et parfois avec des avances indécentes pour signer les papiers, c’est décourageant. »

ET LES JEUNES EN ZONE RURALE ?

Une voix s’élève dans la salle :

« Tout le monde parle depuis les grandes villes. Mais qu’en est-il d’un jeune à Loum, à Mbouda ou à Garoua qui veut lancer un projet agricole ? »

Cette intervention a rappelé un élément central : le leadership et l’entrepreneuriat jeunes ne peuvent être une dynamique uniquement urbaine. Il faut décentraliser les dispositifs de formation, d’accompagnement et de financement.

CE QUE MUNJA VEUT CHANGER

Ce panel n’était pas une simple conférence. Il a marqué la première étape d’un projet de transformation : MUNJA. Ce mot qui signifie « énergie » ou « feu intérieur » dans certaines langues locales, porte une ambition claire : structurer un écosystème qui ne laisse aucun jeune de côté.

En créant un espace de parole libre, en mettant en lumière les véritables enjeux, MUNJA affiche sa volonté d’accompagner les jeunes non seulement à rêver, mais surtout à

concrétiser leurs ambitions.