MOFEAC 2025 : Quand les femmes africaines prennent la parole et le pouvoir dans les industries culturelles

MOFEAC
Douala s’apprête à vibrer au rythme de la créativité et de l’affirmation de soi. Les 25 et 26 avril 2025, l’Onomo Hotel de Bonanjo accueille la 2e édition du MOFEAC Salon Professionnel. Un rendez-vous pas comme les autres, où se croisent ambition, culture, féminisme africain et innovation. Le thème ? “Bodyright : Ton corps t’appartient”. Tout un programme.
Car le corps de la femme artiste, créatrice, entrepreneure, est trop souvent objet de fantasme ou de marchandisation. Le MOFEAC vient bousculer ces schémas, donner voix et outils à celles et ceux qui rêvent d’une industrie culturelle plus juste, plus inclusive, plus respectueuse.
Un combat pour l’égalité dans la création
L’objectif du MOFEAC est clair : faire sauter les verrous qui freinent l’accès des femmes, des jeunes et des minorités aux industries culturelles et créatives. Dans un continent riche de talents mais encore trop cloisonné, les barrières sont nombreuses : inégalités d’accès aux ressources, à la formation, aux réseaux. Le MOFEAC propose une plateforme d’échange, de partage, de décollage.
Une scène pour celles et ceux qu’on ne voit pas assez
La force du MOFEAC, c’est aussi la diversité de ses voix. Des artistes, des experts, des militantes, des entrepreneurs. Des figures montantes de l’industrie culturelle camerounaise et africaine. Tatapong Beyala, Labastille Premier, Mimie, Paola Yoko, PhillBill, Francky P., pour ne citer qu’eux. Des talents qui partagent leurs expériences, leurs combats, leurs stratégies.
Autant de voix rassemblées autour de conférences sur l’e-réputation, le droit à l’image, la gestion de carrière ou encore l’impact du show-off sur la crédibilité artistique. Des thèmes concrets, névralgiques, où la parole des femmes s’impose comme un acte politique.
Des ateliers pour faire, pas seulement parler
Avant même l’ouverture officielle, du 23 au 26 avril, le MOFEAC active son laboratoire : le Up High Lab à Douala accueille des ateliers pratiques en production musicale (avec Gaelle Wondje et Andy Jemea), voix off (avec Francky P.), management artistique (avec Eva Ndumbe), DJing (avec DJ Labastille Premier), et innovation médias & tech (avec Manfred Essome et Stéphane Noumedem).
Ici, pas de bla-bla. On apprend, on pratique, on construit. Des sessions concrètes, encadrées par des professionnels, pour transmettre des compétences et surtout décloisonner les parcours.
Une mise en scène de la créativité au féminin pluriel
Le 26 avril, le salon se transforme en scène vivante. Expo-restitution des projets d’ateliers, performances semi-live, networking, échanges informels, et clôture en beauté avec un concert à Bali. C’est la fête, mais aussi la célébration du parcours, de l’apprentissage, de la sororité.
Gratuit mais exigeant
Oui, le MOFEAC est gratuit. Mais il faut mériter sa place. Car chaque session, chaque table ronde, chaque concert est une opportunité rare dans un secteur où les femmes sont trop souvent reléguées au second plan.
La participation se fait sur inscription préalable via mofeac.com, et les places sont limitées. Premier arrivé, premier servi. Mais surtout, première motivée, première propulsée.
Une vision continentale, une résonance locale
Au-delà de l’événement, le MOFEAC s’inscrit dans une vision plus large : repenser l’Afrique culturelle avec les femmes au centre. Pas comme faire-valoir, mais comme actrices, productrices, décideuses. Dans une région où les ICC restent sous-financées, où la créativité est souvent instrumentalisée sans retour pour les artistes, il est urgent de créer des passerelles entre ambition et réalité. C’est ce que propose le MOFEAC : une tribune, une école, une scène, un réseau.
Un modèle à suivre ?
Peut-être. Mais avant d’être un modèle, le MOFEAC est une invitation. À repenser nos rapports à l’image, à la scène, au corps. Une invitation à se positionner. À prendre parole. À reprendre pouvoir. Avec audace. Avec rigueur. Avec solidarité.
C’est tout cela que Douala prépare. Un carrefour d’influences. Un manifeste vivant pour une industrie culturelle africaine plus juste, plus forte, plus féminine.
Infos pratiques :
Date : 25-26 avril 2025
Lieu : Onomo Hotel Douala
Ateliers préparatoires : 23-26 avril au Up High Lab
Inscriptions : www.mofeac.com