EBELE OKOYE (OMENKA ULONKA) : LA MÈRE DE L’ANIMATION AFRICAINE
De la guerre civile nigériane aux studios berlinois, elle façonne l'avenir de l'animation africaine.

EBELE OKOYE
Née le 6 octobre 1969 à Onitsha, dans l’État d’Anambra au Nigeria, Ebele Okoye, également connue sous le nom d’Omenka Ulonka, est une artiste multidisciplinaire nigériane-allemande, réalisatrice et productrice indépendante d’animation, designer et artiste multimédia basée à Berlin. Elle est reconnue comme l’une des pionnières de l’animation africaine et est souvent appelée la « mère de l’animation africaine ». Avec plus de 16 ans d’expérience dans l’industrie de l’animation, Ebele a apporté des contributions significatives au domaine et est une figure influente dans les communautés de l’animation et du film-poésie.
UN PARCOURS INSPIRANT : DE LA GUERRE À L’ART
Elle est née pendant la guerre civile nigériane (1967-1972). Immédiatement après sa naissance, l’hôpital a été bombardé et sa mère a dû fuir avec elle, le cordon ombilical encore attaché. Elle a grandi dans le village d’Igbo Ukwu, où les contes folkloriques et les bandes dessinées ont nourri son imagination. Dès l’âge de 7 ans, elle savait qu’elle voulait devenir réalisatrice de films d’animation, bien qu’il n’y ait pas d’écoles pour cela au Nigeria à l’époque.
UNE FORMATION INTERNATIONALE
Ebele a étudié les beaux-arts et les arts appliqués (design graphique/illustration) à l’Institut de gestion et de technologie d’Enugu de 1985 à 1989. En 2000, elle s’est rendue en Allemagne pour un programme invité en études africaines à l’Université de Cologne. Elle a ensuite poursuivi des études en design de communication à l’Université des sciences appliquées de Düsseldorf et une formation en animation 2D traditionnelle à l’Internationale Filmschule Köln.
UNE CARRIÈRE DÉDIÉE À L’ANIMATION
Après son diplôme en animation en 2004, Ebele a brièvement travaillé comme animatrice clé dans des studios d’animation avant de se lancer dans la production indépendante en 2006. En 2009, elle a fondé Shrinkfish Animation Studios à Abuja, au Nigeria, qui visait à fonctionner avec un modèle de travail à distance. Bien que ce modèle ait été en avance sur son temps, il a inspiré le développement de son studio suivant, Jolly Squid Ltd, qui a prospéré notamment après l’adoption du télétravail avec la pandémie de COVID-19.
UN ENGAGEMENT POUR L’ÉDUCATION ET L’ÉGALITÉ DES GENRES
Elle est également la fondatrice du programme de formation en animation Ani-Jolly Girls, une initiative destinée à former des femmes africaines en animation. Ce programme a permis à de nombreuses femmes de créer des films d’animation abordant des thèmes comme la violence basée sur le genre.