Khamila Ndayou : l’écriture comme abri, comme combat, comme lumière

Khamila Ndayou

À seulement 20 ans, incarne une voix littéraire montante au Cameroun. Lauréate du prestigieux Prix Dames de Lettres 2024, elle ne se contente pas d’aligner les mots : elle rassemble les silences, les chagrins et les espoirs pour leur donner un sens, une forme, une beauté.

Titulaire d’une licence en sociologie, Khamila aurait pu choisir un chemin plus classique. Mais pour elle, écrire, c’est vivre. Un cri, une prière, une arme douce et tranchante à la fois.

 Un palmarès qui force l’admiration

Si 2024 est une année charnière, c’est parce qu’elle ose enfin sortir ses textes de l’ombre. Et les récompenses pleuvent :

• Lauréate du Prix Dames de Lettres 2024, organisé par les Éditions Éclosion en partenariat avec la CNPS.

• Lauréate du concours “Encres de Jeunes”, toujours avec Éclosion.

• 4e au concours international “Prix du Petit Écrivain 2024” (niveau Master), avec mention spéciale “Coup de cœur du jury”, à l’Institut Français du Cameroun.

Ces prix sont le fruit d’un parcours marqué par les refus, les doutes, mais aussi une résilience qui force l’admiration.

L’écriture comme levier social et éducatif

Khamila n’écrit pas seulement pour elle. Son ambition est plus vaste : promouvoir la lecture chez les jeunes, dès le plus jeune âge. Elle prépare la sortie de son premier recueil de poèmes, enrichi de nouvelles poignantes, témoignages d’une jeunesse qui doute, rêve, tombe et se relève.

Pour elle, la littérature n’est pas une tour d’ivoire, c’est une passerelle vers la guérison collective, un espace où les voix oubliées retrouvent une dignité.

 Une mère, une muse, une source inépuisable d’inspiration

Derrière chaque texte, une présence discrète éclaire sa plume : sa mère. Sans diplôme, mais riche d’une force tranquille et d’un amour profond, elle a transmis à Khamila la force de continuer, d’espérer, de s’exprimer.

“Quand j’écris, c’est elle qui me traverse”, confie-t-elle. Une ode aux femmes invisibles, piliers silencieux de tant de destins.

Lutter par les mots, guérir par la poésie

Khamila est aussi une militante douce. Par ses textes, elle dénonce les violences du rejet, du mépris, de l’abandon. Elle n’est pas dans la plainte, mais dans l’acte : elle transforme la douleur en matière artistique, accessible, sensible, universelle.

Son message à la jeunesse

“N’attends pas. Lance-toi. Crois en toi. Et n’hésite pas.”

Son appel s’adresse à tous ceux qui hésitent à écrire, à prendre la parole, à créer. Elle insiste : “L’amour de ce que l’on fait ouvre toutes les portes.” Même sans moyens, même sans validation extérieure, la foi en soi est la seule condition au voyage intérieur.