Rebecca Enonchong : la tech, le pouvoir, et une femme qui ne demande pas la permission

5 leçons de leadership digital par Rebecca Enonchong, femme africaine leader de la tech

Rebecca Enonchong

Rebecca Enonchong


Dans l’univers encore largement masculinisé des technologies de l’information, une voix s’élève depuis plus de deux décennies avec fermeté, clarté et impact. Celle de Rebecca Enonchong, une femme qui n’a pas attendu l’invitation à la table pour s’y asseoir — elle l’a construite. Sa trajectoire est à la fois une leçon d’audace, un manifeste pour l’inclusion et une démonstration implacable que l’Afrique a des talents capables d’innover, de diriger et de transformer l’écosystème tech mondial.

🔹 Une pionnière forgée entre deux mondes
Née au Cameroun, élevée aux États-Unis, Rebecca incarne cette double culture qui fait d’elle une passerelle entre les ambitions africaines et les standards internationaux. Dès ses débuts, elle choisit de ne pas se contenter d’un rôle d’exécutante. Elle fonde AppsTech en 1999, une entreprise spécialisée dans les solutions logicielles Oracle, à une époque où peu misaient sur l’externalisation africaine. En misant sur l’excellence technologique, elle pose les premières briques d’une révolution encore en gestation : celle de la tech made in Africa.

Mais Rebecca n’est pas une simple CEO. Elle est une visionnaire, une femme d’impact. Là où d’autres montent des start-ups pour faire fortune, elle les bâtit pour provoquer un changement de paradigme.

🔹 Une militante de la tech inclusive
Son combat ne s’arrête pas aux chiffres ou aux levées de fonds. Rebecca milite pour un accès équitable à la technologie, la formation des jeunes, la visibilité des femmes et la création de solutions africaines pour des problématiques africaines. Cofondatrice d’Afrilabs, elle soutient aujourd’hui plus de 400 hubs technologiques dans plus de 50 pays du continent. Une toile d’innovation sans précédent, dont elle est la matrice active et déterminée.

Ce n’est pas un hasard si elle siège dans des institutions comme le Global Entrepreneurship Network ou le World Bank’s Digital Advisory Panel. Elle ne veut pas seulement exister dans le système. Elle veut le reconfigurer, le réécrire pour que l’Afrique y soit actrice centrale et non spectatrice.

🔹 Une voix, des valeurs, une vision
Sur Twitter, LinkedIn ou lors de ses prises de parole, Rebecca est directe, tranchante, engagée. Elle ne craint pas de dénoncer, d’interpeller ou de provoquer les puissants quand il s’agit de justice sociale, de gouvernance ou d’inégalités. Ce courage de s’exposer publiquement est rare chez les figures entrepreneuriales de son calibre. Mais elle l’assume pleinement, car pour elle, le silence est complice.

Son influence dépasse les sphères techniques. Elle est devenue une icône féminine du leadership, une boussole pour toute une génération de femmes africaines qui aspirent à entreprendre autrement. À travers son parcours, elle enseigne que le leadership n’est pas une posture, mais une responsabilité.

🔹 Des obstacles, mais jamais d’excuses
En 2017, Rebecca est arrêtée à Douala dans un contexte flou, mêlant justice, abus de pouvoir et pressions politiques. Beaucoup se seraient effondrés ou réfugiés dans un silence prudent. Pas elle. Cet épisode, loin de l’affaiblir, a renforcé sa détermination à dénoncer les injustices et à défendre les droits civiques.

Elle incarne cette résilience lucide, cette capacité à transformer l’adversité en moteur. À faire de chaque attaque une plateforme. De chaque échec, un levier.

🔹 Une Afrique numérique possible, selon Enonchong
Rebecca ne croit pas en une Afrique qui copie. Elle croit en une Afrique qui invente. Son plaidoyer pour une souveraineté numérique du continent est clair : “Nous devons bâtir nos propres plateformes, héberger nos données localement, créer nos propres outils. Ce n’est pas une option, c’est une urgence stratégique.”

Son rêve ? Une Afrique connectée, compétente, innovante et maîtresse de sa technologie. Pour y arriver, elle mise sur la jeunesse, l’éducation, les infrastructures et la gouvernance numérique responsable. Et surtout, elle croit à la puissance du collectif africain, à la mutualisation des intelligences locales.

🔹 Ce qu’elle inspire, au-delà du digital
Rebecca Enonchong est bien plus qu’une entrepreneure. Elle est une incarnation de l’Afrique audacieuse, celle qui ne s’excuse pas d’exister, qui revendique son génie, et qui agit sans attendre la permission. Elle inspire des générations de développeurs, de communicants, de politiques, de femmes leaders à voir plus grand, à se battre plus fort et à croire plus tôt.

Rebecca Enonchong, c’est cette voix calme et puissante qui rappelle, jour après jour, que l’Afrique n’est pas en retard — elle est en train d’accoucher d’elle-même. Et grâce à des figures comme elle, ce continent ne sera plus seulement consommateur de technologie, mais bien son prochain architecte.

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